De nombreuses études révèlent que les femmes sont plus enclines que les hommes à reconnaître les avantages du coaching professionnel, tant sur le plan personnel que collectif. Cependant, elles sont paradoxalement moins nombreuses à se voir offrir cette opportunité par leurs employeurs. Cette disparité soulève des questions importantes sur les dynamiques de genre au sein des entreprises et sur les moyens de promouvoir une culture de coaching plus inclusive.
Les coachs professionnels certifiés du cabinet de conseil en management Calista Conseil se penchent sur la question pour vous apporter des éléments de réponses.
Un intérêt marqué pour le coaching
Les femmes, conscientes des défis professionnels et des obstacles liés au plafond de verre, voient dans le coaching un outil précieux pour progresser dans leur carrière. Selon une étude menée par BetterUp, elles sont non seulement plus nombreuses à vouloir bénéficier de coaching, mais elles sont aussi prêtes à y consacrer davantage de temps que leurs homologues masculins. Cette volonté s’explique par une meilleure compréhension des bénéfices du coaching ainsi qu’une anticipation des obstacles spécifiques qu’elles peuvent rencontrer.
Erin Eatough, psychologue du travail, souligne que les femmes doivent souvent adopter une réflexion plus consciente sur la manière de se présenter, de promouvoir leurs compétences et de naviguer dans des environnements professionnels souvent dominés par des hommes. Le coaching professionnel peut donc leur offrir un espace pour développer ces compétences et surmonter les défis professionnels de manière proactive.
Une offre de coaching inégalitaire
Malgré cet intérêt marqué, on constate que les femmes sont moins souvent proposées pour des programmes de coaching par leurs employeurs. Une étude de BetterUp révèle que 22 % des hommes interrogés se sont vus offrir une opportunité de coaching contre seulement 16 % des femmes. Cette disparité s’explique en partie par la répartition des rôles au sein des entreprises et les préjugés inconscients qui perdurent.
Noémie Le Menn, psychologue du travail et coach, note que les entreprises investissent souvent dans le coaching pour des postes stratégiques, majoritairement occupés par des hommes. Les femmes, bien qu’occupant des rôles clés, ne sont pas toujours perçues comme prioritaires pour ces investissements. De plus, même lorsqu’elles occupent des postes de direction, les femmes hésitent parfois à demander un coaching payé par l’entreprise, par crainte de paraître moins compétentes ou de confronter la hiérarchie.
Les avantages du coaching : une perspective inclusive
Le coaching professionnel présente des avantages indéniables. Selon une étude de l’International Coaching Federation (ICF) de 2009, 70 % des clients de coaching constatent une amélioration de leurs performances au travail, de leurs relations et de leurs compétences en communication. Ces bénéfices se répercutent non seulement sur les individus, mais également sur les équipes et l’ensemble de l’entreprise.
Arnaud, un marketeur initialement sceptique, témoigne des bienfaits du coaching : « Après quelques séances offertes par mon entreprise, j’ai décidé de poursuivre avec une coach privée. Cela a été extrêmement bénéfique, non seulement pour moi, mais aussi pour mes collègues à qui j’ai recommandé le coaching. » Cet exemple illustre l’effet multiplicateur du coaching au sein des organisations.
Vers un coaching plus inclusif
On parle de plus en plus de management inclusif (cf conseil en management inclusif), qui consiste à prôner des valeurs d’ouverture d’esprit, d’empathie et de diversité. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour le coaching ?
Pour combler le fossé entre les sexes en matière de coaching, plusieurs mesures peuvent être prises. Tout d’abord, il est crucial de sensibiliser les entreprises aux biais inconscients qui peuvent influencer les décisions de qui bénéficie du coaching. Les entreprises doivent également encourager activement les femmes à demander du coaching et à le considérer comme un outil de développement professionnel légitime et nécessaire.
Erin Eatough propose de changer la manière dont le coaching est présenté, en insistant sur ses bénéfices pour la santé mentale et la résilience face au burn-out, des problèmes qui touchent autant les hommes que les femmes. Valérie Peltier, coach professionnelle, suggère de repositionner le coaching non pas comme un signe de faiblesse, mais comme un moyen de renforcer l’autonomie et la capacité à trouver ses propres solutions, notamment via du coaching pour managers ou du coaching pour cadres.
Enfin, il est essentiel de lutter contre les stéréotypes de genre et le sexisme dans le coaching lui-même. Noémie Le Menn, qui a réalisé une étude sur le sexisme dans le coaching, insiste sur la nécessité pour les coach·e·s de travailler sur leurs propres croyances et préjugés pour offrir un accompagnement véritablement équitable et efficace.
En conclusion, bien que les femmes reconnaissent largement les avantages du coaching professionnel, elles en bénéficient moins souvent que les hommes en raison de biais structurels et culturels. Pour créer un environnement de travail plus inclusif et équitable, il est crucial de reconsidérer les pratiques de coaching et de veiller à ce que tous les employés, indépendamment de leur genre, aient accès aux outils nécessaires pour réussir et s’épanouir professionnellement.
🡸 Retour aux actualités