Qu’est-ce que le syndrome du scarabée ?
Le syndrome du scarabée est un biais cognitif inconscient qui peut influencer les choix et les décisions de certains dirigeants et managers. Selon cette théorie, ces personnes seraient plus enclines à favoriser les salariés qui leur ressemblent, que ce soit en termes de background, de personnalité, d’apparence ou de compétences.
Le syndrome du scarabée peut avoir de graves conséquences sur la diversité et l’inclusion au sein d’une entreprise. En effet, en ne choisissant que des salariés qui leur ressemblent, les dirigeants et les managers peuvent créer un environnement de travail homogène et manquer d’idées et de perspectives différentes. Cela peut entraîner une perte de productivité et une baisse de la qualité des décisions prises, car ces personnes ne prennent pas en compte les idées et les suggestions de tous les membres de leur équipe.
Il est important de noter que le syndrome du scarabée est un biais cognitif inconscient, ce qui signifie que les dirigeants et les managers qui en sont affectés ne sont pas conscients de leur comportement favorisant certains salariés. Cela rend cette théorie encore plus difficile à combattre, car il est difficile de changer un comportement dont on n’est pas conscient.
Comment lutter contre les biais cognitifs inconscients ?
Un biais cognitif est une tendance à traiter l’information de manière partiale ou erronée, ce qui peut influencer notre façon de prendre des décisions et de juger les situations. Les biais cognitifs peuvent avoir un impact sur notre vie de différentes manières, par exemple en nous empêchant de voir les choses de manière objective ou en nous poussant à prendre des décisions qui ne sont pas forcément les meilleures. Dans le management d’entreprise, de nombreux biais cognitifs sont susceptibles d’impacter la prise de décisions stratégiques.
Les biais cognitifs peuvent être conscients ou inconscients. Un biais cognitif conscient est un biais auquel nous sommes conscients et que nous pouvons essayer de corriger si nous en prenons conscience. Par exemple, si nous sommes conscients de notre tendance à être influencés par l’ancrage (difficulté que l’on rencontre à se départir de sa première impression), nous pouvons essayer de nous en protéger en essayant de ne pas nous fixer sur le premier chiffre ou la première information que nous entendons lorsque nous prenons une décision.
Un biais cognitif inconscient, en revanche, est un biais auquel nous ne sommes pas conscients et qui agit de manière sous-jacente dans notre façon de penser et de prendre des décisions. Les biais cognitifs inconscients peuvent être plus difficiles à détecter et à corriger, car nous ne sommes pas conscients de leur influence sur nous.
Il existe malgré tout plusieurs façons de lutter contre ces biais cognitifs inconscients, à savoir :
1. La sensibilisation et l’éducation : Il est important de prendre conscience de ses propres biais et de comprendre comment ils peuvent influencer nos pensées et nos actions. Des programmes de sensibilisation et de formation peuvent être mis en place pour aider les individus à comprendre le concept de biais inconscients et à apprendre à les identifier et à les gérer.
2. La révision par les pairs : Demander l’avis d’un collègue ou d’un groupe de personnes ayant des perspectives différentes peut aider à éviter les biais inconscients dans les prises de décision.
3. Des méthodes algorithmiques : Il existe également des outils algorithmiques qui peuvent aider à identifier et à corriger les biais inconscients dans les données et les processus de prise de décision.
4. Des mesures de diversité et d’inclusion : Mettre en place des programmes de diversité et d’inclusion et créer une culture de respect et de compréhension des différences peut contribuer à réduire les biais inconscients.
5. Une introspection régulière : Enfin, prendre le temps de réfléchir régulièrement à ses propres pensées et actions et de s’interroger sur la manière dont elles peuvent être influencées par les biais inconscients peut être utile pour les réduire.
Quelles solutions contre le syndrome du scarabée
Dans l’entreprise, il existe un certain nombre de mesures qui peuvent être prises afin de lutter contre le syndrome du scarabée. Par exemple, il est recommandé de mettre en place des processus de recrutement et de promotion transparents et équitables, qui prennent en compte les compétences et les performances de tous les candidats, indépendamment de leur background ou de leur apparence. Il est également important de sensibiliser les dirigeants et les managers aux biais cognitifs et de leur apprendre à les identifier et à y faire face, via de la formation ou du coaching professionnel.
De façon plus spécifique, les entreprises peuvent :
- Mettre en place des processus de recrutement et de promotion basés sur des critères objectifs et mesurables.
Cela peut aider à éviter de favoriser les candidats qui nous ressemblent ou qui ont des caractéristiques que nous apprécions particulièrement. Parallèlement, il faudrait former les employés à la reconnaissance des biais cognitifs et à la manière de les gérer. Cela pourrait ainsi aider les employés à devenir conscients de leurs propres biais et à les gérer de manière plus efficace.
- Prendre des décisions ensemble.
Une solution pour favoriser la diversité et recruter des profils hétérogènes est de mener les entretiens d’embauche et annuels avec plusieurs personnes. De cette façon, les perspectives et les normes considérées sont diversifiées. Par exemple, vous pouvez associer le futur superviseur d’un candidat et le responsable de la gestion des ressources humaines dans le cadre du processus d’embauche.
- Signer la Charte de la Diversité
Pour aller encore plus loin que simplement lutter contre le syndrome du scarabée, les entreprises peuvent signer une charte de la diversité, et s’engager ainsi à agir en faveur de la diversité et à aller au-delà de la lutte contre les discriminations.
Les entreprises confirment qu’elles s’engagent à ce qui suit :
– Promouvoir la diversité en termes de genre, d’âge, d’ethnie, d’orientation sexuelle et de handicap. Refléter la diversité de l’entreprise dans ses collaborateurs.
– Améliorer la répartition des rôles entre les hommes et les femmes au sein de l’entreprise, permettant aux salariés d’occuper tous les types de postes sans distinction de sexe.
– Sensibiliser et former les responsables du recrutement et les collaborateurs aux enjeux de la non-discrimination et de la diversité.
– Communiquez votre engagement aux employés pour les encourager à respecter et à se conformer à ces principes.
– Faire de la mise en œuvre de la politique de diversité un sujet de dialogue avec les représentants du personnel.
Pour assurer une répartition équilibrée des rôles et de la place de chacun dans tous les types de postes, les entreprises doivent compiler des statistiques et évaluer régulièrement les progrès.
Pourcentage de femmes employées, de femmes cadres ou membres de conseils d’administration, nombre de personnes handicapées dans l’effectif, etc.
- Des comités d’entreprise plus égalitaires
Selon certains économistes, plus la hiérarchie au sein de l’organisation est élevée, plus le phénomène du syndrome du scarabée est prononcé. Pour y remédier, il faut avant tout veiller à ce que le comité d’entreprise représente toute la diversité des collaborateurs de façon égalitaire.
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