A l’heure où l’on évoque de plus en plus souvent et de plus en plus facilement les sujets de bien-être et de qualité de vie au travail, comment les entreprises peuvent-elles s’assurer de la protection de la santé mentale de leurs collaborateurs ? Les consultants du cabinet de conseil Calista vous dressent un état des lieux de la situation et vous donnent les clés pour mettre en place une politique de santé mentale au travail.
ÉTAT DES LIEUX
Dans une démarche de prévention santé/sécurité et d’amélioration de la qualité de vie au travail, la loi sur la santé au travail, en vigueur depuis le 31 Mars 2022, intègre désormais les risques psychosociaux dans l’évaluation des risques.
En effet, à la sortie du premier confinement (Mai 2020), environ 44% des travailleurs français se considéraient en état de détresse psychologique. Perte de sens, incertitude quant à leur avenir professionnel… cette détérioration de la santé mentale a conduit à de nombreux burnouts, baisse d’engagement, démissions…
Mais lorsque l’on évoque la santé mentale au travail, de quoi parle-ton exactement ?
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la santé mentale comme étant :
“un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté”.
Quels sont donc les risques liés à la dégradation de cette santé mentale ? Et comment y remédier ?
LES RISQUES PSYCHOSOCIAUX
Un travail décent est propice à une bonne santé mentale car cela permet de :
- Fournir un moyen de subsistance
- Donner un but, un sentiment d’accomplissement
- Avoir des relations positives et faire partie d’une communauté
- Définir un cadre structurant
Mais le travail peut également être un facteur de dégradation de la santé mentale et avoir de nombreuses conséquences néfastes pour les personnes concernées.
On parle alors de risques psychosociaux (RPS), qui représentent « tous les risques pour la santé mentale, engendrés par les conditions d’emploi, ainsi que les facteurs organisationnels et relationnels ».
Les situations pouvant engendrer ce type de risques sont nombreuses, et peuvent inclure :
- Le stress
- Le harcèlement moral ou sexuel
- Les conflits entre personnes
- Les violences verbales ou physiques (insultes, menaces, agressions…)
- Le burnout
Faut-il revoir l’organisation d’entreprise ? Faire appel à un cabinet de conseil en management ? Se tourner vers une autre gestion des Ressources Humaines ?
Comment les entreprises peuvent-elles agir pour protéger la santé mentale de leurs collaborateurs ?
QUELLES ACTIONS METTRE EN PLACE POUR AMELIORER LA SANTE MENTALE ?
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Créer un climat propice à l’évocation des enjeux de santé mentale
La santé mentale reste un sujet encore beaucoup trop tabou au sein de l’entreprise. Il s’agit donc d’instaurer une ambiance de dialogue et de bienveillance, en créant un milieu de travail propice à la confiance et à l’écoute mutuelle.
La simple prise en compte de la parole et le sentiment de reconnaissance peuvent amener à démasquer des surcharges de travail ou des burnouts.
Il est également possible de faire remonter les aspirations et les insatisfactions des collaborateurs via des enquêtes/questionnaires. Comprendre les problèmes, les craintes, ou le mal-être de ses collaborateurs permettra de prendre les mesures adéquates pour aller vers une meilleure santé mentale au travail.
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Devenir un « coach mental » pour vos collaborateurs
Si un dirigeant ou un manager ne peut s’improviser coach professionnel, il peut malgré tout tenter d’identifier les collaborateurs éprouvant un problème de santé mentale et utiliser les outils dont il dispose pour les accompagner.
Le dirigeant ou manager devra alors utiliser l’écoute active pour se concentrer non seulement sur les mots mais aussi sur les non-dits, et interroger sur le ressenti face à certaines situations, tout en instaurant le respect de la parole et la libre expression des désaccords et des tensions.
Son objectif : écouter pour comprendre, et non pas pour répondre.
Il pourra également pratiquer le feedback afin d’accompagner ses collaborateurs dans leur développement personnel, l’encouragement ainsi que la valorisation étant des facteurs d’épanouissement et sources de satisfaction et d’énergie pour être mieux et faire de son mieux.
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Faciliter l’accès aux ressources pour prendre en charge sa santé mentale
Ce travail de « manager coach » ne peut malgré tout se substituer à un accompagnement d’un ou plusieurs professionnels de santé. L’entreprise peut ainsi proposer un programme de prise en charge professionnelle des troubles mentaux.
Concrètement, celle-ci peut mettre en place un service de santé au travail qui comprendra, en plus du médecin du travail, un(e) assistant(e) social(e) et/ou un(e) psychologue du travail. Mais l’entreprise peut également investir dans une cellule d’écoute et d’aide en ligne, via des espaces de discussions proposant une permanence téléphonique avec des psychologues.
Enfin, la mise à disposition d’une plateforme digitale dédiée au bien-être peut offrir aux salariés des conseils en matière de santé (nutrition, bonne posture au travail…) ainsi que des sessions autour du bien-être mental et physique (yoga, sophrologie…).
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Structurer la gestion de la santé mentale en entreprise
Cependant, il faut bien comprendre que si les décisions liées à ces différentes démarches ne sont pas prises par le top management, les chances de réussite seront alors très faibles. Il est donc de la responsabilité du ou des dirigeants d’organiser la mise en œuvre de ces différentes actions de prévention des risques psychosociaux.
Cela peut passer par la nomination d’un responsable de la santé mentale au travail, chargé du monitoring du bien-être dans l’entreprise, de l’organisation de la formation continue sur les sujets de la qualité de vie au travail (santé, engagement, management…), de donner du sens aux postes et missions des collaborateurs, d’améliorer l’environnement de travail, (niveau organisationnel ou matériel) et bien sûr d’accompagner ou de diriger vers le bon interlocuteur les collaborateurs ayant besoin d’être écoutés et soutenus.
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