Pourquoi le bonheur au travail est-il impossible ?

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Comprenez pourquoi le bonheur au travail n'existe pas et que faire à la place avec les experts Calista....
Exemple de bonheur au travail

Nombreux sont les dirigeants, entreprises, top managers, coachs de tous bords et autres cabinets de conseil en management qui prônent le bonheur au travail comme objectif incontournable pour la bonne performance de l’organisation. Pas de chance ! Le bonheur au travail n’existe pas et ne peut donc être atteint ! Mais pas de panique ! Les experts Calista Conseil vous donnent une solution alternative dans cet article.

 

 

Le bonheur, de gré ou de force

 

 

Le nombre de formations et de séminaires qui expliquent l’impact positif du « bonheur en entreprise » sur les performances financières et humaines explose. Idem pour les conventions d’entreprise qui forcent les salarié.e.s à danser avec une envie plus ou moins sincère sur les tubes du moment – cohésion d’équipe oblige…En fait le bonheur est devenu un facteur de production qui part du postulat suivant : un salarié heureux est un salarié productif, donc rentable !

 

La promesse du bonheur a envahi les entreprises et n’est pas près d’être passée de mode avec l’apparition de nouveaux postes tels que le/la Chief Happiness Officer ou le/ la responsable de la Qualité de Vie au Travail. Le simple fait que certaines entreprises en arrivent à créer ce type de poste pour « rendre les collaborateurs heureux » en dit long, à la fois sur les échecs du management traditionnel et sur la confusion des concepts qui dérèglent la vie professionnelle.

 

Ainsi nos CHO et QVT doivent innover et trouver de nouvelles manières d’allier à la fois performance et organisation du travail permettant le bien-être des salarié.e.s. Et malheur à ceux qui n’y souscrivent pas ! Les voici mis à l’écart et considérés comme « dérangés » (mais qui ne voudrait pas être heureux ?!). La QVT s’est transformée en dogme du «bien dans sa peau », dès lors, il devient suspect pour un individu de ne pas rayonner au travail et trouver son plein « épanouissement ».

 

 

Le bonheur ne peut et ne doit pas être l’objectif premier

 

 

L’entreprise n’est pas faite pour le bonheur et la quête de bonheur n’est pas toujours souhaitable. L’économiste Mickaël MANGOT rapporte plusieurs études qui démontrent que les individus qui recherchent le plus activement le bonheur sont, en moyenne, moins heureux que les autres. Mais cela n’a rien de surprenant car le bonheur comme état continu est inatteignable. En effet pour qu’il soit atteignable, il faudrait déjà que le bonheur ne dépende que de nous, ce qui évidemment n’est pas le cas.

 

En fait, les moments de bonheur que nous connaissons surviennent surtout dans la sphère intime de notre vie personnelle. Précisons qu’il ne s’agit que de « moments » car le bonheur comme état permanent est inatteignable ; Luc FERRY l’a d’ailleurs montré de façon irréfutable dans son livre « 7 façon d’être heureux ou les paradoxes du bonheur ».

 

 

Pourquoi il faut arrêter avec cette incitation au bonheur

 

 

Le « bonheurisme » que nous servent les coachs de vie, de développement personnel et consorts, souhaite nous convaincre que nous avons en nous les clés du bonheur et qu’il ne dépend que de nous-même d’être heureux. Plutôt que d’admettre que le bonheur constitue un art de l’indirect et qui peut arriver ou non en fonction de paramètres qui ne dépendent pas que de nous ; il est fallacieusement présenté comme un objectif concret, atteignable et accessible immédiatement, recettes à l’appui.

 

Pour preuve le nombre de livres qui nous promettent le bonheur en 5 ou 10 leçons. Dès lors, le bonheur devient une industrie consommatoire. Voilà donc les salarié.e.s coupables de ne pas être heureux.ses au travail alors que l’entreprise fait tout pour leur bien-être (physique et psychologique). Le malheur devient alors l’échec du bonheur, c’est-à-dire l’échec du salarié.

 

Même si sur le papier, les recettes du bonheur promulgués par ces « professionnels » du développement personnel donnent envie d’y croire ; Luc FERRY porte un coup fatal à cette argumentation : le bonheur ne dépend pas que de nous, de notre propre personne et de notre propre volonté. Le développement personnel peut-il nous consoler lorsque l’un de nos proches tombe grièvement malade ou décède ? Le bonheur est-il toujours présent le jour où l’être aimé nous quitte et part faire sa vie avec une autre personne ?

 

Chez Calista Conseil nous pensons que non. Prétendre que les séances de yoga, les espaces siestes ou les baby-foot contribuent au bonheur ne peut amener les dirigeants et les collaborateurs qu’au-devant d’immenses désillusions et à de grande incompréhensions, voire à des conflits. A la clé des Chief Happiness Officer cloués au pilori et des responsables de la QVT honnis.

 

 

Le bonheur en entreprise est une hypocrisie

 

 

Voici les quatre raisons qui font du bonheur en entreprise une hypocrisie :

 

  • Le bonheur est par nature indéfinissable, le malheur l’est : accident, séparation non souhaitée, mort d’un proche… La cause du malheur est souvent aisée à identifier alors que rien n’est certain en matière de bonheur. Est-ce que gagner au loto rend heureux ? Pas dit ! Est-ce qu’avoir une jolie voiture / un beau poste / etc… rend heureux ? Oui, mais pour combien de temps ? Et, est-ce que cela suffit pour être heureux ?

 

  • Le bonheur n’est pas un état stable. Chacun connaît des moments de joie et de plaisir, mais ils sont éphémères. Parvenir au bonheur comme état permanent n’est pas possible.

 

  • Le bonheur dépend des autres et non uniquement de moi-même. L’idée que le bonheur dépend en dernier ressort de soi-même, d’un travail sur soi ou d’une entreprise, est un mensonge. Bien entendu, le bonheur et le malheur ne se réduisent pas aux efforts des salarié.e.s. Exiger d’eux/elles qu’ils soient heureux.ses est inutile. Au « mieux », les plus consciencieux.ses ne pourront mieux faire que sombrer dans la culpabilité (de ne pas être heureux.ses au boulot).

 

  • Enfin, la réalité du travail n’est pas toujours idyllique. Les individus subissent des pressions économiques et sociales en permanence, leurs objectifs ne sont pas facilement atteignables, certains managers sont mauvais (manque de formation, compétences, accompagnement…) et les process complexes. Difficile donc pour un collaborateur de faire face à cette injonction paradoxale : se montrer heureux bien qu’évoluant dans un univers neutre, voire souvent hostile, source de stress, de pression et d’entrave dans ses initiatives.

 

 

La joie comme conséquence du travail

 

 

Mais alors, si le bonheur au travail est une chimère, sommes-nous voué.e.s à ne connaître que le malheur ?

 

Heureusement non !

 

Il en va de la responsabilité des dirigeants d’entreprise et des managers de faire en sorte que l’environnement de travail d’un individu soit le plus agréable et bienveillant possible. Sans tomber dans le monde des bisounours, les individus qui participent à une mauvaise ambiance parce qu’éternellement insatisfaits quoique vous mettiez en place, doivent être recadrés. Dans la mesure où leur malheur viendrait de l’entreprise même, ils doivent en tirer les conclusions et partir. Cela peut se faire à l’initiative du manager (à condition de faire preuve de courage managérial !).

 

La joie véritable est toujours celle qui naît d’une création (cf. BERGSON), par exemple celle d’un artisan ou d’un salarié qui voit prospérer son travail. C’est pourquoi, en ce sens, l’entreprise doit pouvoir transmettre de la joie, ce sentiment de création, d’accomplissement. Pour cela, il faut que les dirigeants ou le top management apportent :

 

  • Un projet (une vision qui donne un sens)
  • Une stratégie d’entreprise (pour aller vers cette vision)
  • Des conditions de travail adaptées

 

Le raisonnement à suivre pour avoir des salarié.e.s bien au travail est donc inverse à celui de l’illusion « bonheuriste » : au lieu de faire du bonheur une condition de travail, considérez la joie comme une de ses conséquences directes. Mettez tout en œuvre pour que les salarié.e.s trouvent sens et s’accomplissent dans leur travail, il en seront d’autant plus joyeux.ses. In fine, le travail doit pouvoir être une cause de joie (et tant mieux si cela contribue au bonheur).

 

Soutenir à l’inverse que le bonheur constitue une condition pour bien travailler relève d’une tyrannie inefficace et contre-productive. Le bonheur ou la joie comme conséquence d’un travail accompli, oui ; le bonheur ou la joie comme condition de la performance, non. Le bonheur ne serait alors plus qu’une notion instrumentalisée dans un but économique.

 

 

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Pour aller plus loin :

M.MANGOT – Heureux comme Crésus ? Leçons inattendues d’économie du bonheur

L.FERRY – 7 Façons d’être heureux ou les paradoxes du bonheur

N.BOUZOU / J D.FUNES – La comédie (in)humaine

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