Bien que ce nouveau terme ne soit pas encore utilisé par tous les DRH, il est important de noter que ce changement n’est pas simplement une question de terminologie. En effet, l’objectif de ce nouvel acronyme est de réaffirmer que la qualité de vie au travail se concentre avant tout sur le travail lui-même, les conditions de travail, ainsi que la possibilité de travailler dans une bonne ambiance, au sein de son organisation.
Cette définition est conforme à ce qui avait été prévu dans l’ANI QVT de 2013. En 2013, l’ANI QVT a défini la qualité de vie au travail comme étant des actions qui permettent de concilier l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale de l’entreprise. Le texte ajoute que la QVT vise avant tout le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles offrent ou non de travailler dans une bonne ambiance au sein de l’organisation. Il précise également que la QVT est associée à des attentes fortes d’être reconnu pleinement dans l’entreprise et de mieux équilibrer la vie professionnelle et personnelle.
Qu’induit le C de QVCT ?
Il y a eu une confusion entre la QVT et les initiatives de bien-être des employés, comme les apéros ou le yoga, sans vraiment aborder les problèmes réels de l’entreprise. Consciemment ou inconsciemment, les organisations se sont focalisées sur les symptômes et non les causes du mal-être des salariés ou des mauvaises conditions de travail. Bien que la prévention des RPS soit largement traitée en raison de l’obligation légale, la QVT a été largement survolée. En passant de la QVT à la QVCT, le discours devient plus clair et l’accent est mis sur l’amélioration de la qualité de vie au travail en lien direct avec les conditions de travail.
Selon un « mémo » de l’ANDRH diffusé en décembre 2021, la QVCT concerne les conditions et le contenu du travail, et non les avantages décorrélés du travail, tels que le baby-foot. La QVCT est centrée sur les pratiques managériales, le maintien durable dans l’emploi, les trajectoires professionnelles, la conduite des transformations et les relations interpersonnelles. L’objectif est d’agir sur la qualité du contenu du travail, l’environnement physique, les relations de travail, le dialogue social et les modalités de mise en œuvre de l’organisation du travail dans le cadre de la prévention primaire.
La QVCT, facteur de performance ?
Selon les études, un salarié heureux au travail pourrait être 30% plus productif et être six fois moins absent. Cependant, bien que la corrélation entre le bonheur au travail et la réussite professionnelle soit établie, il est difficile de déterminer s’il s’agit d’une relation de causalité. En d’autres termes, on ne sait pas si les salariés réussissent davantage parce qu’ils se sentent bien au travail ou s’ils se sentent bien parce qu’ils réussissent davantage. En tout cas, ce nouvel accord sur la QVCT souligne l’importance d’une bonne qualité de vie au travail et encourage une meilleure prise en compte de la santé mentale des collaborateurs, ce qui est une avancée positive.
La QVCT, quelles actions mettre en place ?
Voici quelques suggestions pour mettre en place une approche QVCT dans votre entreprise :
- Proposer des horaires de travail plus flexibles.
- S’assurer que les employés respectent les périodes de déconnexion en dehors des heures de travail.
- Mettre en place une politique de télétravail adaptée en fonction des postes de chacun.
- Réaménager les espaces de travail pour permettre aux employés de travailler dans les meilleures conditions.
- Évaluer régulièrement la charge de travail des employés et trouver des solutions pour éviter la surcharge.
- Former les gestionnaires à la communication non violente ou à des ateliers d’entreprise QVCT et management
- Définir clairement les valeurs et la mission de l’entreprise pour donner plus de sens au travail (et communiquer dessus !).
La QVCT, quels indicateurs de mesure ?
Il est difficile de mesurer la satisfaction de chaque employé car cela implique un champ d’action très large, mais il est possible de suivre quelques indicateurs pour avoir une vision générale de la satisfaction des équipes. Ces indicateurs comprennent des indicateurs de santé tels que : les maladies professionnelles, l’inaptitude et les accidents, des indicateurs de perception tels que la satisfaction, le sentiment d’appartenance et la clarté des missions, des indicateurs de fonctionnement tels que l’absentéisme, le turnover, les formations et les promotions, ainsi que des indicateurs démographiques qui peuvent être couplés aux précédents indicateurs pour favoriser l’analyse.
En résumé, la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) est définie selon la perception des salariés et doit être adaptée à chaque organisation en prenant en compte les conditions et le contenu du travail, ainsi que les relations interpersonnelles et les pratiques managériales. Elle est à la fois collective et individuelle, impliquant tous les membres de l’entreprise dans un dialogue participatif et continu. La QVCT est également basée sur une démarche de prévention et d’anticipation des risques, en utilisant des indicateurs de résultats pour ajuster et renforcer la prévention des risques psychosociaux.